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Philippe MERCIER DHANGEST

Le Théâtre Zarbi'gnacais

Les Takav'nir
 

44470 LA PLAINE SUR MER

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Actualités

LA PRISONNIERE

 

Elle avait tant travaillé, lasse de sa journée

Qu'elle s'était endormie sans même avoir dîné

Epuisée, elle n'avait plus la force de pleurer

Juste dormir, plaisir éphémère qu'elle espérait

 

Elle ne connaissait de la vie que ce cachot

Et ses lourdes chaînes qui lui martelaient la peau

Elle savait qu'il allait venir comme chaque nuit

Abuser d'elle, rituel saccadé de l'ennui

 

A peine endormie sur son lit de toile serrée

Elle sentit une douce main la caresser

Offrit son corps à ce plaisir ignoré

Puis ouvrit les yeux, légèrement angoissée

 

Bonjour, disait la voix, je suis la bonne fée

Ne prends pas peur, je suis venue te libérer

Regarde et admire ce que mère Nature fait

de tous ces bienfaits, tu vas pouvoir t'enivrer

 

Je suis prisonnière et porte de très lourdes chaînes

Il va revenir pour me punir, me châtier

J'ai peur du fouet quand sur moi il se déchaîne

C'est un homme dur et cruel, il frappe sans pitié

 

Où sont donc les chaînes, où sont donc les barreaux

Je ne vois que le vent courant sur les chemins

Je n'entends que les cris et les chants des oiseaux

Je ne sens que bonheur à venir pour demain

 

Viens, suis-moi, la vie est belle, il faut la cueillir

Tu vas rire, aimer, boire, rêver et puis chanter

Sans contrainte tu glaneras le temps à venir

Dans un monde de joie, d'amour et de gaîté

 

Chaînes et barreaux avaient bel et bien disparus

Elle courait, jouait, rien ne pouvait l'arrêter

Ivre de bonheur, elle quittait ce lieu perdu

Qui l'avait sevrée d'amour et de dignité

 

Elle s'abreuvait de tout, de rien, il faisait bon

Puis le temps d'un baiser, la fée l'avait quittée

Dis-moi ton nom, supplia-t-elle, dis-moi ton nom

Le vent lui répondit "Liberté, Liberté"

 

 

LE CRI

 

Il ne faut pas se voiler la face

Encore moins faire de grimaces

Je ne cesse de le répéter

Rien ne va plus dans la société

 

Depuis la conquête de la lune

La terre ne tourne plus rond

L'Homme entre marteau et enclume

Balbutie sa civilisation

 

Mais pourquoi court-il si vite

Mais où va-t-il si loin

Rien ne sert qu'il se précipite

Il est déjà demain

 

La révolution de la terre

Se fera dans un bain de sang

L'Homme tisse les mailles de l'enfer

Avec le pouvoir de l'argent

 

Je ne cesse de le répéter

J'ai même envie d'en pleurer

Mon ego creuse sa propre tombe

Dans la conquête d'un nouveau monde

 

Mais pourquoi court-il si vite

Mais où va-t-il si loin

Rien ne sert qu'il se précipite

Il est déjà demain !

 

 

RAPPELLE-TOI

 

Rappelle-toi lorsque l'amour nous a souri

Tendrement enlacés, heureux, main dans la main

Deux enfants au soleil dont les sens ont fleuri

Dévoilant leur désir sur le bord du chemin

 

Rappelle-toi le jour de la première étreinte

Du premier baiser volé, de la première plainte

Nos corps jeunes et beaux s'amusaient de rien, de tout

Insouciants, buvant la vie comme des petits fous

 

Rappelle-toi les douleurs déchirant ton ventre

la délivrance quand enfin est né notre petit

Les interminables attentes avant qu'il ne rentre

Les sautes d'humeur liées au manque d'appétit

 

Rappelle-toi les fins de mois difficiles

Ce long défi sur l'avenir envenimé

Les réussites et les échecs de notre idylle

Tous les rêves et les espoirs partis en fumée

 

Rappelle-toi lorsque l'oiseau a quitté le nid

Ce sentiment étrange d'être à nouveau deux

Le temps faisant son ouvrage nous a démunis

Inscrivant son empreinte en de blancs cheveux

 

Oh mon aimée, nous voici au bout du chemin

Les épreuves pourtant n'ont pas fané nos rêves

Même si elle tremble un peu ta petite main

Coule en moi la même passion, la même sève

 

Même si le temps a bien changé ton petit corps

Fatigué, usé d'avoir donné tant d'amour

Rappelle-toi je t'aime encore et encore

Rappelle-toi je t'aimerai encore, toujours...

 

 

 

 

TRAIT DE CARACTERE

 

Il est des êtres tristes, un peu nonchalants

Adipeux, flasques, voire glaiseux de temps en temps

Des gens qui ont toujours l'air de mourir un peu

Qu'on croit englués dans leur vie de paresseux

 

Il y en a au contraire qui pètent le feu

Semblent portés, poussés par un souffle de vent

Frais de mine, légers tel un poil ou un cheveu

Vont de l'avant, jamais au pas mais en courant

 

Moi, je l'avoue, j'ai tout autre caractère

Jamais hypocrite, parfois trop sincère

Ma tête est nid de serpents, un sac de nœuds

Qualité ou défaut, je suis impétueux

 

Difficile à me cerner, à me comprendre

L'aube me voit ourson, le soir joyeux pinson

Je prends la main à qui veut bien me la tendre

Mais attention, je n'aime pas la trahison

 

Il n'est pas faux de dire, je m'aime un peu

Ma glace ne me trahit pas, je me sens beau

Beaucoup me diront, je suis vraiment prétentieux

Il faut bien avoir un ou deux petits défauts

 

Je pourrais continuer davantage ce jeu

Dire et chanter, je suis merveilleux

Mais j'ai de la pudeur, un zest de modestie

Et ne voudrais me fâcher avec mes amis

 

Je n'ai pas de honte à faire ces aveux

je suis comme cela, le reste importe peu

Il faut accepter et même se satisfaire

L'amitié a un prix, je ne peux me refaire

 

 

 

SOUFFLE POSTHUME

 

Tu es le guide sur le chemin de mes errances

Les rires et les peines berçant ma tendre enfance

La larme chavirant dans le creux de ma joue

La main tendue lorsque je tombe à genoux

 

Tu es la colombe dans le bleu de mon ciel

Volant à mon secours parmi les tempêtes

Le baiser sur ma peau aux essences de miel

Doux et rassurant à l'heure où viennent les défaites

 

Tu es l'étoile filante éclairant mes nuits

La berceuse enivrant mes rêves de soleil

Mon refuge lorsque tombe brusquement la pluie

Une belle et tendre symphonie à l'heure du réveil

 

Tu es la conscience à chacune de mes pensées

Un bouclier de sagesse me montrant la voie

L'archange protecteur de mes noires idées

Une bouffée d'oxygène dans un grand désarroi

 

A chacun de mes pas, je t'entends, tu es là

Tu parfumes mon silence mais pourtant l'au-delà

Tu es mon feu maman, ma porte de salut

Tu es mon sang maman et pourtant tu n'es plus...

 

 

 

 

LETTRE A MA MERE

 

Demain sera comme hier, rien n'est  plus pressé

Je pleure le silence dans le fond de mon cachot

Quatre murs de béton blancs garnis de barreaux

où je revois hagard le film de mon passé

 

A force de courir, je n'ai pas écouté

Maman, ma petite maman, si j'avais su

J'aurais ouvert les volets de la vérité

Pour enfin trouver une porte de salut

 

J'aurais ouvert mon cartable si j'avais su

Pour être le puits sans fond d'où la science jaillit

Mais hélas, de tous les livres, aucun je n'ai lu

Mon ciel s'obscurcit, je sombre dans l'oubli

 

Je suis prisonnier du piège de la drogue

Cette source du mal inhibant la volonté

Ma vie se résume en un simple monologue

Un petit voile de fumée à perpétuité

 

J'aurais aimé la terre entière si j'avais su

Crié au monde entier le bonheur d'être sur terre

Ma fierté et mon orgueil n'ont rien entendu

Je glisse inconscient dans la spirale de l'enfer

 

Je voudrais stopper le temps, faire machine arrière

Pourquoi ai-je tué cet homme dans la rue?

Maman, dis pour moi une dernière prière

Ton fils qui croyait savoir mais n'a jamais su!

 

 

 

 

 

A TOUS LES ANGES DISPARUS

 

Jeune et belle dans son corps adolescent

Elle sème tourment du haut de ses quinze ans

L'aréole de ses deux petits seins dressés

Fait naître l'émoi et de vilaines pensées

 

Juste quinze ans, l'âge de l'innocence

Avec un soupçon d'orgueil, zest d'insouciance

Elle emprunte un chemin mal éclairé

Et devient la proie de la bête qui errait

 

Avec violence il la projette à terre

Démon de minuit au service de l'enfer

Il se rue avec hargne sur son petit corps

Déchire tel un rapace sa toison d'or

 

La bête avide et goulue de plaisir

abreuve de sang ses fantasmes, ses désirs

Des sanglots étouffés se perdent dans la nuit

Une longue plainte suivie d'un râle, d'un cri

 

Sur le sol, à demi-nu, l'oiseau nous a quittés

La vie s'en est allée, la mort l'a emporté

Une jolie robe blanche baigne dans le sang

Celle d'un ange qui rêvait à ses quinze ans

 

"C'est un malade ! Pourquoi l'a t'on libéré ?

Les prédateurs, faudrait tous les émasculer"

La colère des gens n'aura aucun effet

Le démon de minuit de nouveau va frapper

 

D'ailleurs elles en sont mortes...! 

 

 

 

 

 

L'ENFANCE

 

A peine sorti du nid il faut déjà surprendre

Tenter de retenir, essayer de comprendre

L'enfance est un grand livre ouvert sur l'avenir

Où l'on inscrit feuille à feuille ses souvenirs

 

Je me revois assis sur le banc de l'école

Trempant dans l'encrier ma plume Sergent Major

Epiant par la fenêtre l'alouette en son vol

Rêvant d'impossibles victoires et d'îles au trésor

 

Je revois les escapades avec les copains

Où l'on revenait le pantalon déchiré

Les disputes endiablées de jeunes galopins

Les courses folles dans les bois et les forêts

 

J'entends les rires et les chants le soir de Noël

Les murmures impatients sous la lampe à pétrole

L'ouverture du cadeau, les yeux plein de soleil

La dinde rôtie, la bûche, les profiteroles

 

Revient à mes narines l'odeur des confitures

Le chaudron fumant, embaumant la maison

Les parfums des fruits rapinés dans les pâtures

L'odeur du blé quand papa faisait la moisson

 

Je ressens les colères après une belle fessée

Tous les rêves et les espoirs partant en fumée

Les interminables heures de colle d'enfant pressé

Les nuits d'angoisse, les cauchemars envenimés

 

A petits pas d'espoir il a fallu gagner

Ecrire des pages d'histoires sans jamais reculer

Jour après jour tisser sa toile comme l'araignée

pour devenir Homme et enfin se dévoiler

 

 

 

REVE OU REALITE

 

Main dans la main, avançant comme marée de sang

Ils criaient leur révolte pour ne plus être personne

C'est à eux que l'on doit ce trésor à présent

De vivre tête levée et d'être enfin des hommes

 

Dans un ciel étoilé nous pouvons nous aimer

Dire oui ou non dans un suffrage exprimé

Ne plus sentir la menace nous tirailler

Respirer la vie sans avoir à batailler

 

Bleu blanc rouge, bien des peuples vont nous imiter

Bannière au vent et poing levé, ils sont partis

Tête haute, fiers et dignes, en quête d'identité

Pour brandir l'étendard de la démocratie

 

Main dans la main, avançant comme marée de sang

Ils crieront leur révolte pour ne plus être personne

Philosophes ou poètes, pauvres et paysans

Clameront ton nom et ta gloire qui résonne

 

Ils pourront penser, agir, croire et puis chanter

Crier leur bon plaisir d'être enfin respectés

Ils feront un monde où tous les hommes sont frères

Vivant en parfaite harmonie sur planète terre

 

Ce n'est pas un leurre d'espérer ou de réver

Mais je clame et ne cesserais de répéter

J'ai dans le coeur une bannière, un poing levé

Si un jour on veut me voler la liberté !

 

 

Le fonctionnaire et la bête (histoire vraie ou presque)

 

Il fait un temps de chien en ce lundi matin

Quand un fonctionnaire, absorbé par son travail

Aperçoit un petit corniaud en son chemin

Mendiant les honnêtes gens pour faire ripaille

 

La truffe humide d'un givre hivernal

Le poil hérissé sur ses membres engourdis

Notre héros se saisit du petit animal

Dans une jolie pirouette prompte et hardie

 

Commence alors une dure journée de travail

Dans des recherches longues et trés pénibles

Le valeureux fonctionnaire, vaille que vaille

Ouvre les coeurs, alarme les âmes sensibles

 

C'est l'extase, l'euphorie dans tous les bureaux

Quand en fin de soirée, le maitre est retrouvé

L'administration récompense son héros

Mais que de travail en une seule journée ouvrée

 

Fier de lui, notre gratte papier jappe de joie

Bondit de meuble en meuble, de table en table

Heureux de redonner à l'animal un toit

Et de se sentir un homme respectable !

 

Félicitons notre belle fonction Publique

D'encourager les comportements héroïques

Tous ces hommes courageux et honnêtes 

Bravant les éléments pour nos amis les bêtes

 

Monsieur le ministre remit officiellement

La truffe de bronze, en criant haut et fort

" Vive le courage et le dévouement

Bravo et merci ! Et à quand le teckel d'or ? "

 

 

ADIEU, L'ami !

 

Ce matin, j'ai perdu un ami

Compagnon fidèle d'une tranche de vie

En une brume automnale, il s'en est allé

Emportant avec lui mes plus belles années

 

Je le revois, courant sur les chemins

guettant le moment de n'être pas trop loin

Heureux de vivre, de partager l'instant

Toujours joyeux, jamais mécontent

 

Un volcan brûlait en lui, le feu, le sang

Formant une rivière, agonisant

Des petits cris, une ou deux plaintes

Puis les lueurs de la vie se sont éteintes

 

Les yeux humides, j'ai creusé la terre

Pour y noyer son petit corps

Un arbre planté s'abreuve de ses chairs

Son sonvenir survivra encore

 

Je l'appelais P'tit louis, mon adoré

Il était tout, il n'était rien

Je vous l'avoue, j'en ai pleuré

C'était mon ami, c'était mon chien...

 

 

FIFI et la poulette (histoire vraie)

 

 

Jeune garçon à la gachette sensible

Fripon au caractère pas facile

Dans la basse cour s'en est allé

En quête d'un volatile à tuer

 

Le temps paraît long aux impatients

Lorsque la ligne de mire reste vide

Pas même un petit piaf insouciant

Ne veut aujourd'hui servir de cible

 

Un jeune moineau ferait l'affaire

Un rachitique ou vieux solitaire

Pour soulager l'envie qui vous grise

Juste pour le plaisir que l'on vise

 

L'accident dure une seconde

Vilain réflexe d'un enfant

Dans un frisson qui vous innonde

la poulette baigne dans son sang

 

Il est trop tard pour reculer

Ne pas céder à la panique

Le forfait sitôt maquillé

Pour faire taire la critique

 

Mais le père en renard avisé

Fait déterrer le pauvre animal

La feue poulette est autopsiée

Et l'on découvre le plomb fatal

 

Trente années se sont égrainées

Dans le puits de l'éternité

Mais l'enfant reste condamné

Aux exigences de la moralité !

 

Si point de gibier dans ta ligne de mire, pose ton fusil avant  l'accident . Pose ton fusil si tu veux garder ton âme d'enfant !

 

 

 

POUVOIR EPHEMERE

 

Ils sont retournés à la terre

Tas de cendre, grains de poussière

Tous les grands de ce monde

Avec leur pouvoir dans la tombe

 

Avec une simple signature

Ils créaient le désespoir

Se noyaient dans la luxure

Pendant que d'autres broyaient du noir

 

Ils s'habillaient de médailles

De gloire, et d'autosatisfaction

Le peuple écrasé dans la tenaille

Se nourrissait d'humiliation 

 

Mais qui sont-ils maintenant ?

Un nom dans un dictionnaire

Leur souvenir s'enfuit avec le temps

Tas de cendre, grains de poussière !

 

 

 

L'AMOUR

 

 

Quand ton corps aimé

Sous mes caresses passion

Se donne tout entier

 

Quand tes sens retrouvés

Vibrent d'émotion

D'un amour partagé

 

Quand ta bouche se fait bataille

Juste une caresse, un frisson

Ton corps, d'amour, vibre tressaille

 

Quand tes bras complices

A en perdre raison

Demandent encore supplice

 

Quand ton corps entier éclate

Vibre, vibre petit bouton

Coulent enfin perles de l'orgasme

 

Quand ton plaisir immense

Fait éclater fruit de passion

La joie de ton bas ventre

 

Quand l'être cher au plus profond de toi même

Sème le vent de guérison

Amour délivrance donne petites graines

 

Quand ton enlacé

Confondu d'une parfaite union

Conjugue le verbe aimer

 

Quand tout est amour

Quand tout est passion

Quand au petit jour

On a perdu la raison

 

On se plaît à se dire

On se plaît à penser

Rien ne peux se finir

On veux recommencer !

 

 

 

Papa René (sur l'air de "Mon vieux" de Daniel Guichard)

 

Avec sa musette sur le dos

Il s'en allait à pied au boulot

Par un soir d'hiver neigeux

Mon vieux

 

Quarante-huit heures par semaine

A faire du carton à la chaîne

C'était un besogneux

Mon vieux

 

L'été on allait voir la mer

Tu vois, c'était pas la misère

Au Crotoy ou à Saint-Valéry

J'avais froid tant pis

 

Avec sa musette sur le dos

N'avait pas l'air d'un hidalgo

Dans son pantalon miteux

Mon vieux

 

Le soir en rentrant du boulot

Il allait nourrir ses animaux

Je crois que ça le rendait heureux

Mon vieux

 

Les dimanches on allait à la messe 

Après avoir été à confesse

Puis on mangeait le pot-au-feu

chez mon vieux

 

Avec sa musette sur le dos

Ses chaussettes en mille morceaux

Il avait l'air parfois d'un gueux

Mon vieux

 

Il était le roi du bricolage

Même en matière de jardinage

C'était presque un demi-dieu

Mon vieux

 

Sept bouches à nourrir

A habiller, à faire grandir

Il était vraiment merveilleux

Mon vieux

 

Dire que j'ai passé des années

Sans vraiment lui dire que je l'aimais

C'est vrai, on était des taiseux

Nous deux

 

J'aurais pu, c'était pas malin

Faire avec lui son beau jardin

Ca l'aurait aidé un peu

Mon vieux

 

Mais quand on est adolescent

on n'a pas le coeur assez grand

Pour voir ces choses-là

Tu vois

 

Maintenant qu'il est au paradis

Tous les jours je pense à lui

J'aimerais tant que tu sois là

Papa...